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Israël et Poutine face au nihilisme américain

Publié le par Felli Bernard

Israël et Poutine face au nihilisme américain

Le monde des États-nations, notion pas encore disparue hors d’Europe, est un échiquier, et qui dit échiquier dit disposition ordonnée de pièces et de cases, non renversement du jeu.

Commençons par la mauvaise nouvelle.

L’OTAN semble échapper de plus en plus à Washington et cette damnée organisation, qui a organisé notre invasion et détruit une demi-douzaine d’États depuis cinq ans (avec, bien sûr, la complicité de la France), cherche noise à la Russie et à la Chine, et même au reste du monde.

Mais ici, le morceau (Russie + Chine + Inde + Iran) est un peu gros à avaler tout de même et, sauf suicide nucléaire et planétaire organisé sur ordre du Pentagone (détruire son joujou plutôt que le voir le lui échapper), on a compris que le monde libre, c’est-à-dire le monde non contrôlé par Washington, est prêt à passer outre aux objurgations du capitaine ivre et incompétent.

Dans ce monde libre, j’inclus bien sûr Israël, qui commence à comprendre les aberrations de l’administration américaine, l’incompétence ahurissante de Barack Obama et l’illogique d’une métapolitique nihiliste fondée sur la destruction de toutes les nations ennemies (définies outrageusement comme « rogue states » – encore un mot anglais qu’on n’a pas besoin de traduire), non sur la coopération pragmatique de nations amies.

C’est ici que le bât blesse, pourtant, et je dirais positivement : car on peut considérer que Washington est au bout de son rouleau compresseur et que plus personne (sauf peut-être Hollande ou Cameron, qui dirigent deux belles nations aux vocations rognées par une Atlantide démocratique que l’on voit se saborder drôlement sous nos yeux) n’a intérêt à suivre l’Oncle Sam dans sa dérive peu hauturière. L’éclatement des bulles des banques centrales, la nouvelle récession économique qui se répand sur la planète entière peuvent aussi limiter les vocations à imposer la tyrannie universelle.

Et venons-en à Israël : il est certain qu’Israël n’est pas d’accord sur la position russe sur l’Iran et la Syrie, mais il est non moins certain que Poutine est une personnalité sur qui on peut compter, au contraire de Hollande ou Obama. Eux jouent le Qatar, le chaos, Riyad et un islam de gare. Il est certain que Poutine assurera aussi la sécurité d’Israël et que, comme l’a rappelé l’importante personnalité américaine et sioniste Dov Zakheim dans un article publié dans la revue The National Interest, les relations entre Israël et la Russie sont excellentes, alors que l’on voudrait nous faire croire le contraire dans les salles de garde de la presse en faillite.

Le monde des États-nations, notion pas encore disparue hors d’Europe, est un échiquier, et qui dit échiquier dit disposition ordonnée de pièces et de cases, non renversement du jeu. Le sérieux de Poutine s’impose alors à tous les pays du Moyen-Orient qui voient leur intérêt et leur survie stratégique dans sa vision, quand l’option américaine ne consiste qu’en guerres civiles, en putschistes islamo-nazis aux aguets et en déportations de populations transitant librement par le vieux pion ottoman de l’OTAN.

Nicolas Bonnal

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