De Gaulle est mort.....par Christine du Chêne.

de Gaulle Charles

De Gaulle est mort.....

Si la politique de la France ne se faisait pas à la Corbeille, elle ne se faisait pas non plus dans les couloirs de l’OTAN.

Le général qui connaissait mieux que quiconque ses alliés américains et britanniques a toujours su prôner une grande politique étrangère nationale aux couleurs de l’indépendance garantie par une force de dissuasion qui força le respect de toutes les puissances nucléaires.

Quand le chef de la France Libre prenait des engagements, il les tenait. Non par simple respect de la parole donnée –encore qu’il n’était pas dans ses habitudes de rouler son monde dans la farine- mais parce que , pour lui, la parole de la France était avant tout le respect de la France elle-même et de son grand peuple.

Les exemples sont nombreux, y compris avec les communistes au pouvoir dans la moitié de l’Europe après le partage du monde de Yalta et l’on ne saurait l’accuser de flirter avec une idéologie qu’il savait inconsistante à l’aune des valeurs chrétiennes et sociétales qu’il partageait, même s’il se gardait bien de confondre ses positions en qualité de chef d’un Etat laïc et celles de l’homme croyant, un peu beaucoup vieille France, avant tout humaniste.

Ce n’est pas De Gaulle qui aurait signé un contrat de ventes de matériel militaire avec un pays n’appartenant pas au traité de l’Atlantique Nord pour se dédire sous la pression de ses partenaires occidentaux.

Ce n’est pas De Gaulle qui aurait fait sortir la France de l’OTAN et qui en aurait réintégré le giron sous prétexte que le monde aurait changé et que son pendant – le traité de Varsovie- avait été aboli, même si l’OTAN a conclu un pacte avec l’ex-Urss prévoyant qu’il ne s’installerai jamais, oh grand jamais, à proximité immédiate des frontières russes.

Ce n’est pas De Gaulle qui serait intervenu en Lybie ou ailleurs pour singer les Etats-Unis et leurs méthodes de voyous.

Non, la France gaullienne avait une trop haute idée d’elle-même pour se déculotter et achever de perdre ce qui restait de son prestige.

Hélène Carrère d’Encausse et d’autres peuvent bien rappeler que la France est encore écoutée en Russie grâce à l’action du général, c’est aujourd’hui un leurre.

Ceux qui gouvernent notre pays viennent une fois de plus de signer leur totale incompétence et forfaiture en rayant d’une déclaration ce qui fit la force de notre politique étrangère.

S’aligner sur Obama ou comprendre les inquiétudes de l’Europe –surtout des pays Baltes qui flirtent avec des législations de type apartheid et révisionnistes-, c’est faire preuve d’une totale ignorance des réalités.

Or celles-ci nous rappellent que nous sommes en pleine mondialisation, que des sanctions ou des contrats suspendus ou annulés nous exposent à des représailles qui vont très vites nous coûter beaucoup plus chers qu’à l’ours russe lancé dans la troisième guerre mondiale –dixit certains medias et chefs d’Etat européens.

Poutine parle-t-il de Novorossyia qu’on lui prête l’intention de scinder l’Ukraine et de créer un nouvel Etat en Europe. Rappelle-t-il qu’il dispose de l’arme nucléaire que l’on voit déjà des millions de morts en Europe en oubliant que nous disposons des mêmes engins.

Alors on va lui faire preuve en le privant de deux navires de guerre commandés par un ex-ministre de la défense limogé et nous faire perdre du même coup un paquet d’euros conséquent.

Le fiasco de nos entreprises dites de pointe comme Areva et son EPR en Finlande où l’on voulait faire la nique aux Russes est à l’image du retour du Mont-Saint-Michel à l’Etat d’île qu’il a toujours été, fût il rattaché au continent.

Le fiasco de la vente de nos Rafales en dépit des immenses qualités de la maison Dassault aviation, de notre GPS que les Américains continuent de saboter avec acharnement, voilà les réalités d’une politique de lèche-botte que pratiquent nos gouvernants depuis l’ère Mitterrand.

Si d’aucuns se mettaient en tête de chausser les guêtres du Général alors que la famille dite gaulliste est en pleine décrépitude et offre un visage pitoyable, il leur faudrait dire clairement les choses : revenir sur leurs errements en renonçant à la suspension du service militaire, en requittant l’OTAN, en réaffirmant qu’il ne saurait y avoir d’autre Europe que celle de l’Atlantique à l’Oural, en recondamnant une chienlit mille fois plus insidieuse et néfaste que celle de 68, en dénonçant des quarterons de politicards véreux.

Mais c’est sans doute trop tard : le général est mort .... ce soir et ce sont les Frontistes qui sont les seuls à pouvoir tenter une réincarnation de la dernière chance.

Christine du Chêne.

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