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Calais, ville abandonnée à la jungle (Partie 1)

Publié le par Felli Bernard

Olivier Renault
Olivier Renault

Rédaction en ligne Olivier Renault

Aujourd'hui, 12:54

Calais, ville abandonnée à la jungle (Partie 1)

© Photo: AP/Michel Spingler

Par La Voix de la Russie | Cela fait 15 ans que la ville de Calais est touchée par la question de l'immigration et rien n'évolue dans cette ville qui est une des plus pauvre de France.

Nous avons voulu savoir ce qu'il se passe actuellement dans cette ville dont certains endroits sont qualifiés de jungle. Sébastien Rivera, secrétaire général de la FNTR, plus grand syndicat des transporteurs de France, Philippe Mignonet, Maire adjoint à la sécurité, à l’environnement, à l’hygiène et à la salubrité de Calais, et Maël Galisson, coordinateur de la Plate-forme de services aux migrants, nous donnent leurs avis sur la situation à Calais.

Nos trois intervenants sont impuissants face à l'immigration de masse qui vient s’agglutiner à Calais. Leurs témoignages montrent que l'Etat français ne fait rien, comme s’il avait été décidé en haut lieu de laisser pourrir la situation et de sacrifier Calais, les Calaisiens, les transporteurs et les populations déplacées. Sébastien Rivera, Philippe Mignonet, Maël Galisson, malgré la montée des violences et malgré leurs positions différentes, montrent de la compréhension envers des populations déplacées en raison des guerres qui chassent ces migrants de leur pays et des mafias qui les utilisent. Ils confirment que les tensions vont monter et que Calais, devenue une cocotte minute géante, risque de connaître un contexte dramatique si rien n'est fait. Pour eux, les médias devraient arrêter de se focaliser sur Calais mais voir le problème dans son ensemble.

Double peine. « Suivant les jours le nombre de passages véhicules PL est compris entre 3000 et 7000 par jour sur le port de Calais». Pour les transporteurs, ce n'est pas nouveau de subir la pression migratoire pour rejoindre le territoire britannique car cela fait 15 ans que cela dure. Les transporteurs prennent des mesures adaptées comme ne pas s'arrêter dans un rayon de 150 km. On a l'exemple de la A26, où les aires de repos sont colonisées par des réseaux de passeurs et de migrants.

Pour rentrer dans un camion, ils cassent le cadenas ou le plomb puis ils se cachent dans la marchandise et le passeur remet un plomb ou un cadenas pour masquer l'infiltration. Des migrants passent par le toit de la semi-remorque avec l'aide d'un cutter et referment en cousant.

Sébastien Rivera explique que les méthodes évoluent : « C e qui est nouveau, c'est l'agressivité. Ils sont plus de 1500 migrants et leurs techniques ont évolué. Avant ils attaquaient les véhicules qui étaient à l'arrêt. Maintenant dès qu'il y a un ralentissement les migrants attaquent les véhicules. Les conducteurs les voient faire. Leur action est vouée à l'échec mais la pression augmente. Les transporteurs sont exaspérés. On a la mise en danger du conducteur par des attaques en bandes sur la rocade qui donne accès au port de Calais et à cela s'ajoute les véhicules dégradés, la marchandise (alimentation humaine) est souillée sans compter le temps perdu et les litiges qui se chiffrent à plusieurs dizaines milliers d'euros ».

La double peine est de mise quand le véhicule se fait contrôler du côté anglais en France. Si un migrant est découvert, le transporteur et le patron risquent de payer plus de 2500 euros par clandestin. Quand le camion ralentit pour aller au port, les clandestins communiquent entre eux par portable et se rassemblent par centaine pour rentrer dans les véhicules.

Sébastien Rivera parle d'un cas où « l e camion est arrivé au contrôle du côté français. Le chauffeur a signalé à la douane française la présence de migrants. Il a débâché son semi-remorque pour faire sortir les clandestins. Puis le camion passe du côté anglais et là, la douane anglaise trouve un clandestin dans le semi-remorque. Malgré la bonne foi du chauffeur, il est soumis à une amende. »

Des barres de fer.Sébastien Rivera parle de la présence de piétons sur l'autoroute : « On ne se rend pas compte qu'on va un jour vivre un drame plus important », et donne en exemple le cas de cette jeune Éthiopienne fauchée par une voiture où le conducteur a manqué d'être passé à tabac quand il s'est arrêté pour appeler les secours.

« La population le supporte de moins en moins. Les commerçants se plaignent. La fréquentation de leur établissement baisse quand les migrants sont autour de leur magasin». Pour le secrétaire général de la FNTR, la violence évolue, et « c e qui est nouveau, c'est que les transporteurs de livraisons express sont attaqués et leur cargaison est vidée. On a des véhicules dévalisés de leur marchandise en plein jour. Ce fut le cas au début du mois d'octobre du côté de la zone industrielle de Marcel Doret». « La pression monte chez les chauffeurs qui sortent avec des barres de fer pour se défendre. »

Que fait l'Etat français ? « Il ne met pas les moyens suffisants. Chacun se renvoie la balle. Les transporteurs avec la population sont pris en otage. On a alerté les pouvoirs publics depuis avril. Les transporteurs pensent bloquer le port de Calais pour se faire entendre », explique Sébastien Rivera.

« On veut des enceintes sécurisées. On n'a pas toujours les retours souhaités. La chambre de commerce gère la sécurité sur le port. Ce n'est pas un problème qui peut être réglé par Calais. Les autorités britanniques sont aussi responsables ». Selon Sébastien Rivera il faut casser la belle image de l'Angleterre, « il faut une c ommunication vis- à-vis des migrants pour casser l’image d'eldorado».

Pour Sébastien Rivera, il faut s'attaquer en amont et renforcer la sécurité, « il faut contrôler les p oints d'entrée sur le territoire européen car le problème n'est pas seulement calaisien. Il faut endiguer ce flux de migrants. Ce sont des questions géopolitiques. Il faut arrêter de faire venir des migrants par Lampedusa car ce sont des migrants qui arriveront tôt ou tard à Calais. On a eu à Calais seulement 60 CRS pour plus de 1500 migrants. Calais est une véritable cocotte minute. Avec l'hiver la situation va se dégrader. Et on a une population différente avec plus de familles avec des enfants depuis 2014. On a aussi des migrants qui consomment plus d'alcool. » /N

France, migrant, Société

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 l'immigration de masse

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