Analyse de l’accord de Minsk

Analyse de l’accord de Minsk

Analyse de l’accord de Minsk

dans Analyses, Conflits, Europe / par Algarath / Le 13 février 2015 à 8 h 44 min / / 59 vues

L’accord de Minsk porte sur 13 points. S’il était respecté dans son intégralité, cet accord préserverait la paix. Néanmoins beaucoup d’analystes mettent en doute son efficacité réelle, et l’Amérique continue à souffler les braises, élevant d’un cran ses préparations guerrières.

Un rapport qui définit la ligne agressive des Etats-Unis à ce jour est paru très récemment, après longues consultations de trois « think tanks » américains prestigieux, le Chicago Council on Foreign Affairs, la Brookings Institution et l’Atlantic Council. Ce rapport conclut qu’il est indispensable de livrer immédiatement des armes à l’Ukraine, la liste en étant détaillée ligne par ligne, pour un montant de 3 milliards de dollars. Daniel McAdams, du Ron Paul Institute, prétend que c’est la connaissance de ce rapport qui a poussé Merkel et Hollande à s’impliquer d’urgence dans un processus de paix et proposer la rencontre de Minsk, se rappelant la dévastation des dernières guerres mondiales et voulant éviter le pire, étant à proximité géographique de la catastrophe possible.

Au même moment de l’accord de Minsk, le Lieutenant Général Ben Hodges, commandant de l’armée américaine en Europe, annonce l’envoi en Ukraine d’un bataillon de troupes US pour former et entraîner les forces ukrainiennes à se battre contre les forces rebelles et russes. Le début de la formation est prévu en Mars et le Général Hodges vient de dire « il est important de reconnaître que les forces de Donetsk et de Lougansk ne sont pas des séparatistes mais des forces agissant sur procuration pour le compte du Président Poutine ».

De son côté Paul Craig Roberts s’interroge si l’accord de Minsk est une farce ou une reddition et le dénonce comme une simple liste d’espoirs de chaque côté, qui n’ont aucune chance d’aboutir.

Lisons le dixième point de l’accord : « Toutes les troupes étrangères, les armes lourdes et les mercenaires doivent être retirés d’Ukraine. Les groupes armés illégaux seront désarmés, mais les autorités locales à Donetsk et Lougansk seront autorisées à avoir des unités de milices légales ». Les participants non signataires pensaient à ce moment-là aux 10.500 soldats russes supposément sur le sol ukrainien, et les séparatistes pensaient à la CIA, aux forces spéciales US et aux 600 parachutistes dont parle Hodges qui vont le mois prochain former l’armée ukrainienne. La Russie a toujours prétendu qu’aucun soldat russe n’était en Ukraine. Compte-tenu des satellites, radars et drones, même une petite souris n’échapperait pas à leur contrôle et on verra bien si des russes quittent le territoire, preuve qu’ils y étaient.

Ne nous attendons pas à lire quoi que ce soit dans la presse grand public, mais si l’accord devait mourir de sa belle mort, ce serait surtout sur le point numéro 10. Les Ukrainiens pourraient accueillir les 600 parachutistes prévus, la CIA et les mercenaires pourraient rester, et les russes pourraient conserver leurs troupes si toutefois il y en a.

Il faudra donc attendre, pour se réjouir, que l’accord de Minsk soit appliqué dans les faits.

Algarath

PS. Les opinions exprimées dans cet article n'engagent que son ou ses auteurs.

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