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« La perte de Ramadi va faciliter la tâche de Maliki »

Publié le par Felli Bernard

: Entrée d'un char de l'Etat islamique dans Ramadi
: Entrée d'un char de l'Etat islamique dans Ramadi

« La perte de Ramadi va faciliter la tâche de Maliki »

Publié par Gilles Munier sur 19 Mai 2015, 16:53pm

Catégories : #Etat islamique

Entretien avec Gilles Munier (propos recueillis par Lina Kennouche – L’Orient-Le Jour – 19/5/15)*

La prise de Ramadi est une perte stratégique qui traduit l'incompétence du pouvoir central irakien de se rallier les tribus sunnites. Le rapprochement entre le régime de Bagdad et les unités de mobilisation populaires (milice chiite) pour préparer la contre-offensive visant à reprendre Ramadi serait également, selon Gilles Munier, journaliste indépendant, connaisseur de l'Irak, la preuve de l'incapacité de l'armée à tenir une position indispensable pour réaliser le rêve du régime de reconquérir la région d'al-Anbar. Reprenant les propos de Hadi al-Amiri chef de la Brigade Badr, à Tikrit (« l'armée irakienne est une armée de poltrons qui recule devant l'ennemi »), Gilles Munier estime que « la perte de Ramadi est aussi importante que celle de Mossoul, militairement parlant et surtout psychologiquement. Il suffit de voir l'explosion de joie de la population partout dans les régions d'al-Anbar et de Ninive ». Selon lui, si l'État islamique a incontestablement remporté une victoire stratégique, la partie n'est pas pour autant terminée, « la question est encore de savoir si les milices chiites parviendront à passer l'Euphrate pour reprendre Ramadi, et si les jihadistes ne vont pas se diriger vers Kerbala », note Gilles Munier.

Depuis l'émergence de Daech, favorisée par le processus politique d'exclusion des populations de confession sunnite, l'État fondé sur la représentation communautaire continue de diviser la société irakienne sur des bases ethnico-confessionnelles. La réorganisation des troupes de l'armée irakienne et la prise en compte du défi organisationnel n'ont jamais remis en cause l'approche politique de la marginalisation des composantes sunnites qui explique aujourd'hui l'absence de soutien de pans significatifs de cette population dans le conflit qui oppose le gouvernement irakien à l'État islamique. Gilles Munier rappelle que « le refus d'armer les tribus progouvernementales d'al-Anbar a contribué à la nouvelle débandade de l'armée irakienne. En Irak, l'Iran a le bras long. Le général Suleymani, chef des Forces al-Quds, n'a guère confiance dans les capacités combatives des tribus sunnites alliées à al-Abadi et aux États-Unis. Je crois qu'il a raison ».

Photo: Entrée d'un char de l'Etat islamique dans Ramadi

*http://www.lorientlejour.com/article/925656/-la-perte-de-ramadi-va-faciliter-la-tache-de-maliki-.html

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