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Le réveil des peuples

Publié le par Felli Bernard

Yvan RIOUFOL
Yvan RIOUFOL

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Le réveil des peuples

Le réveil des peuples bouscule la politique

Que cherchent-ils, ceux qui se mobilisent contre la montée du "populisme" en Europe ? Oh ! Très simple : ils veulent faire taire les peuples en colère. Or ces derniers semblent décidés à résister aux grands prêtres de la mondialisation qui, à commencer par les technocrates de Bruxelles, les ont conduits de force là où ils refusaient d’aller : vers des sociétés postnationales, déracinées, amnésiques, sans frontières, aux identités floues. Nombreux sont les citoyens européens qui craignent une subversion islamiste, si rien ne vient stopper la braderie de leur civilisation au profit d’une autre, dépourvue d’états d’âme.
C’est ce que les Suisses, porte-parole du regain souverainiste, ont confirmé dimanche en votant majoritairement pour l’UDC, parti anti-immigration.
L’union gauche-droite qui se dessine en France contre le FN oblige les ligueurs à diaboliser un sentiment national qui partout se réveille.
L’angélisme merkelien, qui a enclenché en septembre l’énorme mouvement migratoire en ouvrant étourdiment les portes de l’Allemagne à l’exode du monde musulman, a semé partout les germes de conflits et d’affrontements. Le pays se fracture déjà : ceux qui veulent aller au bout de leur expiation du racisme hitlérien en imposant son exact contraire s’opposent à des compatriotes qui alertent devant la survenue d’une culture islamique, historiquement perméable au totalitarisme et à l’antisémitisme. Lundi, à Dresde, les 20 000 manifestants de Pegida (Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident) ont été contestés par une contre-manifestation presque aussi massive. Un sympathisant Pegida y a été grièvement blessé. Deux jours auparavant, Henriette Reker, candidate pro-Merkel à la mairie de Cologne, avait été agressée au couteau par un illuminé d’extrême droite. Merci, "Mère Angela".

La chancelière paniquée se dit prête aujourd’hui à appuyer l’entrée de la Turquie en Europe, en échange de son aide pour maîtriser les flux moyen-orientaux ; ce qui revient à vouloir éteindre un feu avec de l’essence. C’est cette politique absurde qu’est venue confirmer Merkel à Recep Tayyip Erdogan, dimanche à Istanbul, en dépit des soupçons de complicité qui pèsent sur l’ "islamiste modéré" après l’attentat antikurdes à Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Non contente de déstabiliser le Vieux Continent et d’accuser ses opposants d’avoir "de la haine dans le cœur", Merkel, autoproclamée porte-voix de l’Union européenne (UE), s’est à nouveau inclinée devant le calife, qui réclame des visas pour ses 78 millions de sujets, et l’entrée de son pays dans une UE dont il méprise la culture. Ces courbettes ne peuvent que raidir davantage l’opinion.

Les électrochocs à répétitions, que représentent les violences conquérantes du totalitarisme islamiste et les invasions soutenues de "réfugiés" revendicatifs, dévoilent la folle légèreté de ceux qui ont laissé venir ces désastres annoncés, au nom du respect de l’Autre et des droits de l’homme. Or l’agressivité que déploient ces belles âmes contre leurs contradicteurs les oblige à cautionner un type de société - celle du vivre ensemble obligatoire - qui porte en elle de multiples fractures et autant de ressentiments. Il est trop tôt pour mesurer l’ampleur de la vague "populiste" qui prend forme. Mais le sens de l’histoire a déjà tourné : il a quitté ceux qui croyaient pouvoir enterrer les nations et les peuples européens afin de permettre à l’islam d’y prendre plus facilement ses aises. L’UE, qui a voulu cette politique cautionnée par l’Allemagne et la France, va devoir rendre des comptes.
Paru dans Le Figaro, 23 octobre 2015

RIOUFOL Ivan

Né le 12 septembre 1952
Marié – 2 enfants


Journaliste


Université de Nantes
Diplôme d"études approfondies (DEA) de droit maritime et aérien

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