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HISTOIRES DE LANGUES VIVANTES

Publié le par Felli Bernard

HISTOIRES DE LANGUES VIVANTES

Alors que jamais encore le métier d’interprète ou de traducteur n’avait eu autant le vent en poupe pour cause de migrations planétaires, l’enseignement des langues vivantes ne saurait échapper à une révision totale des priorités.

L’arabe, l’allemand, l’anglais, le chinois, l’espagnol, le français, l’italien, le russe, sans oublier les langues rares ou les langues régionales qui pourraient un jour devenir nationales. Qui sait ?

Quand on a un Premier ministre qui mène une campagne électorale au pays dont il est originaire dans sa langue maternelle, quand une Chancelière et un Président allemands font sous-titrer en arabe leurs vœux, quand un président de région corse prononce son discours dans sa langue…

Si j’ai compté le français parmi les langues vivantes à apprendre, c’est que j’ai du mal à saisir tous les termes et expressions pratiqués allégrement par les journalistes de radio ou de télévision, que je ne saisis pas forcément le français que parlent les jeunes et codifient dans leurs SMS, que je me rends compte qu’il me faut traduire ce que je pense exprimer dans la langue de Molière et que je me mets à parler une novlangue pour être sûr de bien me faire comprendre.

Si l’arabe figure en premier sur la liste, c’est que j’ai eu recours à l’ordre alphabétique dans mon énumération.

Cela tombe bien car il semble qu’il va falloir s’y mettre sérieusement sous peine de ne pouvoir communiquer avec les vecteurs de cette langue qui ne tarderont pas à devenir majoritaire si les choses continuent comme elles vont.

En plus, il y a tout intérêt à découvrir une pensée et des expressions qui permettront d’assurer une indispensable meilleure communication. Réalisme et pragmatisme obligent.

Je ne m’attarderai pas sur les autres langues européennes, véhicules d’immenses cultures, non sans toutefois regretter que leur enseignement est tellement nul que rares sont ceux qui sont aux affaires –publiques ou privées- qui les parlent couramment sans accent.

Comment pourrait-il en être autrement ?

L’Allemagne est notre partenaire direct, tellement fusionnel que l’on emploie le’ mot « couple » pour en parler.
Toutefois, l’allemand est de moins en moins enseigné, à tel point que l’ambassadrice de la RFA s’en est émue auprès de notre ministre de l’éducation nationale.

Broutilles ! Un couple peut s’entendre parfaitement sans mélanger Goethe et La Fontaine, alors, à quoi bon ?

Le russe, lancé par le général De Gaulle comme seconde langue dans les années 60 pour cause de développement des relations franco-soviétiques, n’est plus qu’une discipline réduite à la portion congrue et dont l’enseignement se réduit comme peau de chagrin.

Normal. La Russie est notre adversaire et, avec un adversaire, trêve de discours, place au langage de la force.

Et pourtant, cette puissance là semble nous réserver bien des surprises, alors, politique à courte vue ?

Le chinois ? là aussi un gros effort est fait. Même s’il est toujours la langue du plus grand pays communiste du monde et sans doute première puissance mondiale, mieux vaut en connaître un des dialectes pour faire de bonnes affaires et préparer le terrain en cas d’invasion via la route de la soie.

Quand au normand, breton, basque, corse et autres langues régionales, il semble qu’il faudra aussi s’y remettre à l’heure où les mouvements centripètes risquent de déboucher sur des candidatures nombreuses et variées à l’indépendance.

Dieu brisa la volonté de puissance des hommes en instaurant une foultitude de langues et langages.
Certains tentèrent de créer une langue nouvelle universelle qui fit long feu. L’esperanto n’avait rien d’une espérance.

En fait, la richesse de l’humanité tient à sa diversité, linguistique y compris. Le polyglotte a toujours été un homme d’une immense culture qui rachète bien souvent le traducteur ou interprète dont la sémantique nous apprend qu’ils renferment le risque de traîtrise ou d’interprétation et non d’expression fidèle de ce qui se dit ou s’écrit.

A l’heure des vœux, puissent les Français apprendre à fond leur langue et quelques unes de leur choix : ils s’ouvriront ainsi au monde et marcheront de surprise en surprise.

Mais, là, je deviens politiquement incorrect : en nous ouvrant à l’international, nous pourrions bien devenir un peu, comment dit-on ?- subversifs ?

Pierre Le Normand

http://ombre43.over-blog.com

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