Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Calais, cul-de-sac de l'Europe ? (Partie 3)

Publié le par Felli Bernard

Olivier RENAULT
Olivier RENAULT

Olivier Renault

1

Aujourd'hui, 14:39

Calais, cul-de-sac de l'Europe ? (Partie 3)

© Photo: Flickr.com/ Mortimer62/cc-by-sa 3.0

Par La Voix de la Russie | Maël Galisson, le coordinateur de la Plate-forme de Services aux Migrants, explique que la situation à Calais existe depuis les années 90 et que d'autres villes connaissent des camps de réfugiés et de migrants en France ou en Europe.

« La situation n'a pas tant évolué depuis la fermeture du camp de Sangate. Les gens fuient des conditions de vie désastreuses. Ils cherchent à poser leurs valises. Contrairement à ce que disent les médias et les autorités, ces gens ne sont pas attirés par la Grande-Bretagne. Ils sont seulement soufflés par les situations de pays comme l' Afghanistan ou la Syrie. Plus de 3 millions de Syriens vivent en dehors de la Syrie. »

Calais, ville abandonnée à la jungle (Partie 1)

D'autres zones comme Calais. « Calais est juste le cul-de-sac de l'Europe. A Melilla, la ville autonome espagnole située sur la côte nord-ouest de l'Afrique, en Grèce, en Turquie et dans d'autres villes portuaires de France comme Dunkerque, se trouvent les mêmes situations qu'à Calais. Calais n'est qu'un exemple de ce qui peut se passer aux portes de l'Europe ou au sein de l'Union européenne. En Italie, il y a des bidonvilles de migrants dans la botte de l'Italie», explique Maël Galisson. Calais n'est que la pointe de l'iceberg car Maël Galisson liste les autres camps qui se trouvent en France. «Calais n'est qu'un exemple parmi d'autres du traitement que les pouvoirs publics donnent aux étrangers. En France nous avons d'autres camps et d'autres bidonvilles. A 70 km de Calais du côté de Saint Omer, à Norrent Fontes, près du bassin minier de Lens, il y a des camps. On voit aussi réapparaître des camps du côté de Rouen, sur le littoral entre Dunkerque et Cherbourg». La focalisation sur Calais cache la détresse humaine, l'inaction et la totale irresponsabilité des responsables politiques de Bruxelles à Paris en passant par Berlin et Londres. Des camps se forment partout à travers la France et en Europe. « La lorgnette est trop petite. Il faudrait que les médias acceptent d'entendre ce que nous avons à dire. Le travail journalistique devrait être effectué de manière complète. A Dunkerque il y a 2 camps. C'est exactement la même situation qu'à Calais. On y trouve des personnes venant d'Iran, d'Afghanistan, du Kurdistan.»

Calais, ville abandonnée à la jungle (Partie 2)

Nécessité d’hébergements. « Certaines personnes qui n'arrivent pas à passer en Angleterre vont en Suède ou en Allemagne», témoigne Maël Galisson, qui relate des conditions de vie précaires des migrants agglutinés au port de Calais. «A Tioxide, site d'une entreprise, des migrants, qui sont aussi des femmes et des enfants, ont eu un seul point d'eau mais qui ne fut pas autorisé par les autorités. La police a fermé ce point d'eau (bouche à incendie) que des migrants ouvraient alors qu'on est quand même en France, un pays parmi les plus riches du monde ». Pour Maël Galisson, quand les médias parlent des actes de violence des migrants, ils oublient de parler de la fermeture de ce point d'eau «qui est un exemple de violence ». La situation de Calais n'est pas unique car «cela se passe aussi à Dunkerque ». On a des municipalités prêtes à travailler avec des associations, «Marc Boulnois, maire de Norrent-Fontes, est l'exemple qui montre qu'une municipalité peut construire des chalets pour les migrants afin qu'ils puissent vivre dans la dignité. »

La tension est née de violences. «Les conditions de vie (vivre sans chauffage, sans douche), le non-accès à l'eau, au mieux un repas par jour, la soumission à plusieurs contrôles policiers au quotidien avec le racisme, l'absence de lieu pour dormir (ils vivent dans des abris de fortune) sont ces violences qui donnent cette tension », dit Maël Galisson. Pour le coordinateur de la Plate-forme de Services aux Migrants, il suffirait d'avoir des hébergements pour ces migrants, «en sachant où dormir et quoi manger, peut être que ces gens ne caillasseraient plus de camions. »

40 ans de droit-de-l'hommisme. Il faut avoir des positions humaines pour ne pas tomber dans la tyrannie mais la France doit-elle subir les conséquences des guerres voulues par l'Otan et des puissances financières pour les richesses de ces pays ? Les Français doivent-ils subir l'incompétence des responsables politiques ? Comment peut-on tolérer que Natacha Bouchart, maire de Calais, ne soit pas entendue par le gouvernement ? Est-il tolérable de construire des chalets aux migrants ou de les héberger dans des hôtels quand les citoyens français souffrent ? Ne peuvent pas se loger correctement et subissent les baisses de leur qualité de vie et de soins alors que ce sont leurs grands-parents qui se sont battus pour leurs droits ? Pourquoi les migrants ne se battent pas pour leur nation dans leur pays ? Où sont les bureaux des gouvernements provisoires de ces populations déplacées qui se battent pour introduire la démocratie et une presse libre dans leur pays ? Pourquoi les Français laissent des cultures imposer leurs langues et les lois de pays qu'ils ont fuies ? Alors que la France n'accordent pas ces droits et ces mêmes moyens financiers à ses minorités culturelles comme le Breton, l'Alsacien, le Corse, l'Occitan, le Basque ? Comme le dit Philippe Mignonet, «Il faut un homme fort à la tête du pays » et «il faut réellement aider au développement ». Si Calais est le cul-de-sac de l'Europe, la France a poussé les Français dans un cul-de-sac ! /N

UE, France, Europe, Immigration, immigrants, Choix de la rédaction, Société
Lire la suite
: http://french.ruvr.ru/2014_10_29/Calais-cul-de-sac-de-lEurope-Partie-3-5651/

CALAIS

CALAIS

Commenter cet article