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« RUSSIE-OCCIDENT : UNE NOUVELLE GUERRE FROIDE ? POUR QUOI FAIRE ? »,

Publié le par Felli Bernard

ROUE
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Dans son ALLOCUTION DE BIENVENUE AUX PARTICIPANTS au colloque, parrainé par le ROUE,
« RUSSIE-OCCIDENT : UNE NOUVELLE GUERRE FROIDE ? POUR QUOI FAIRE ? »,
son Président, Michel GRIMARD, a tenu à rappeler les objectifs fondamentaux du ROUE.

Mesdames, Messieurs, Chers participants,

Permettez-moi, avant le commencement de vos travaux, de vous faire une brève présentation du ROUE, à savoir le Rassemblement pour l’Organisation de l’Unité Européenne qui va bientôt entrer dans sa cinquième année.

Le ROUE se fixe deux objectifs. Premièrement, développer une Europe indépendante, capable d’agir, par elle-même et pour elle-même. Deuxièmement, œuvrer pour une étroite coopération avec la Russie, dans une perspective unitaire.
Pas d’Europe sans indépendance. La volonté de créer une Europe unie, facteur de paix, a présidé à la création de l’Union-européenne, au XX siècle. Mais aujourd’hui, pour que cette Europe, toujours en construction, puisse un jour jouer pleinement son rôle, il nous faut repenser et redéfinir sa réalisation.

Nous devons œuvrer pour la conception d’une Europe indépendante, capable de maîtriser tous les paramètres de cette indépendance. Une Europe qui donne la priorité à ses intérêts les plus vitaux, qui ne se confondent pas toujours avec ceux de ses alliés, notamment les E.U. Pour que l’Europe soit forte et ambitieuse, à la fois, pour protéger ses citoyens et jouer un rôle international, elle doit se doter des moyens et des structures lui permettant d’assumer et de décider en toute indépendance. C’est à ces seules conditions, que l’Europe sera en mesure de se garantir contre les dangers des dérèglements extérieurs, qu’ils soient financiers, économiques, militaires et qu’elle pourra participer, en toute égalité, aux règlements des conflits qui menacent la paix dans le monde. Pas d’indépendance sans libre décision.

Un partenariat atlantique, s’inscrivant dans la construction européenne, est totalement incompatible avec l’esprit d’indépendance. Un partenariat ne doit pas conduire à l’ingérence. Pour assurer véritablement sa sécurité, l’Europe doit assumer pleinement sa défense, au lieu de la rechercher à travers des tiers. La coopération américaine qui met sous tutelle la défense européenne, n’est pas totalement sécurisante. Les européens devraient se souvenir des paroles d’Henry KISSINGER » Les grandes puissances ne se suicident jamais pour leurs alliés ». L’Europe doit concourir à la paix, mais la recherche de la paix doit emprunter une voie positive. Celle de l’affaiblissement de la position de la Russie, sur la scène internationale est négative. Pas d’Europe sans Russie. La Russie possède avec les pays de l’Union européenne de nombreux points de convergences qui font incontestablement de cette grande puissance, le premier partenaire de l’Union aujourd’hui et son futur membre demain. L’européanisation de la Russie, au sens moderne du terme, date du XVIII siècle. Nombreux sont les éléments de similitude qui structurent alors la société russe. La Russie n’est pas seulement européenne par sa position géographique. Elle l’est également dans le cadre de l’histoire mouvementée de l’Europe. Sa culture, sa religion, concourent à renforcer cette appartenance, que favorise aujourd’hui son évolution politique. La Russie branche indispensable de l’Europe, contribue à son indépendance. Il est temps et nécessaire que l’U.E. repense ses alliances et notamment, redéfinisse ses rapports avec les E-U et affermisse ses liens avec la Russie « Pilier essentiel de l’Europe » comme le déclarait le Général de GAULLE en 1968. La notion de Russie prolongement de l’Europe, doit-être présente dans tous les aspects de la construction européenne. Elle ne peut s’envisager sans cette perspective. Il faut que chaque nouvelle étape, fortifie sa mise en œuvre. La façon dont est pensée l’Europe aujourd’hui, ne donne pas sa place à cette composante incontournable, que représente la Russie. Sans elle l’Europe demeurera orpheline et inachevée. Elle ne pourra pas occuper pleinement son rang dans le monde. Il convient donc de replacer la construction européenne dans l’optique de la grande Europe. L’Union européenne doit se féliciter que la Russie soit redevenue une grande puissance. Face à un avenir que rend difficilement discernable l’évolution du monde, tout ce qui contribue à fortifier la grande Europe, est bienvenue. Si, par sa géographie, son histoire, sa culture et sa religion, la Russie fait partie de l’Europe, il existe aussi des intérêts fondamentaux, qui lient l’U.E. à la Russie. C’est particulièrement le cas dans les domaines, de l’énergie, de la défense, de l’agriculture. Opposer la Russie à l’Europe est un contre sens. Ce rejet repose sur des antagonismes dépassés, que certains cultivent pour masquer leur manque de confiance dans l’U.E. Celle-ci ne doit pas se laisser entraîner par ses nouveaux membres à adopter une attitude de suspicion permanente, comme si la Russie demeurait l’URSS. Le réalisme n’est pas la naïveté. Le passé ne doit pas être le moteur qui guide notre comportement. Conclusion. Je voudrais dire que pour faire avancer nos idées, nous organisons de nombreuses manifestations, dîner-débats, conférences, interventions de parlementaires, membres de notre comité de soutien. Nous sommes aujourd’hui très fiers de parrainer ce colloque, auquel participe de nombreuses personnalités, qui vont apporter un nouvel éclairage sur les rapports Europe-Russie. J’espère ne pas avoir trop abusé de votre temps, car j’ai conscience que ce que je viens d’évoquer est connu de vous tous, éminents spécialistes de ces questions. Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite d’excellents travaux.

Michel GRIMARD
Président du R.O.U.E.

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