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Tous le chemins mènent à Moscou

Publié le par Felli Bernard

Moscou
Moscou

Tous le chemins mènent à Moscou

Un journaliste bien informé-cela va s’en dire, commentant jeudi soir sur une chaîne d’information française, la visite de Nicolas Sarkozy en Russie affirmait en substance que Poutine était trop heureux de l’aubaine,, lui qui est totalement isolé sur la scène mondiale!

Si le ridicule ne tue plus, asséner de telles contre-vérités ne relève d’aucune ethique journalistique : il y a déjà un bon moment que les visiteurs du soir –et pas seulement- se pressent aux portes du Kremlin.

Pour ne prendre que des notables figures politiques françaises, citons dans le désordre Marine Le Pen, Nicolas Dupont d’Aignant, le comte de Villiers et tout récemment Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

Sans parler de différentes délégations de parlementaires et de milieux d’affaires.

Pour un splendide isolement, on ne pourrait espérer mieux.

Toutefois, l’intervention de l’ancien président de la République française à l’Institut des Relations Internationales devant un amphi bondé de futurs experts russes en politique étrangère a été pour une fois largement commentée dans les médias français, sans parler de son entretien de près de deux heures dans la résidence de Vladimir Poutine.

Sarkozy a su rappeler le rôle que joua la France lors de la crise géorgienne, affirmer son point de vue sur l’Ukraine et la Crimée, traiter du terrible conflit syrien.

Beaucoup de nos compatriotes qui s’intéressent à ce qui se passe au-delà de l’hexagone ont pu s’imaginer un moment que l’ex-président n’était plus un ex et qu’il exprimait clairement et tranquillement ce que la diplomatie française aurait dû mettre en œuvre et ce que l’actuel président aurait pu faire pour que notre pays ne soit pas hors jeu, allant jusqu’à désigner la Russie, par la bouche du ministre de la Défense, comme un adversaire.

Vladimir et Nicolas se tutoient. Ils s’apprécient. Ils ont une relation de confiance. Ils se disent favorables à des compromis pour résoudre les problèmes les plus graves. Ils pensent qu’il vaut mieux se parler que bouder dans son coin et surtout, qu’infliger à un grand pays des humiliations répétées dont ont le secret les actuels dirigeants français ne risque pas de faire avancer le chmilblick.

Le retour aux fondamentaux est incontournable : respecter la souveraineté des Etats, agir dans le cadre du vieux machin qu’est l’ONU.

Bien sûr, on aurait aimé que l’ancien président français batte sa coulpe au sujet de son intervention en Libye et ailleurs qui contribua à allumer la mèche de la déstabilisation en Afrique et au Moyen-Orient.

On aurait aimé qu’il dise que le retour de la France dans l’OTAN n’a conféré à notre pays aucun grand rôle face aux décisions prises à Washington et que le glissement de l’OTAN vers les frontières russes n’est pas particulièrement amical.

Mais les hommes politiques sont ainsi faits qu’ils n’aiment pas reconnaître leurs erreurs.

On peut le déplorer, car faute reconnue est à demi pardonnée.

Mais à Moscou , Nicolas Sarkozy a tenu a dire quelques vérités qui ont du secouer une bonne partie de l’establishment français.

Il a « osé » se dire un ami sincère de la Russie, nous renvoyant à l’histoire commune de nos deux pays dont les peuples ont payé très cher les menées impérialistes nazies.

Il a « osé » dire que la question des migrations massives en Europe devaient conduire à revoir les dispositifs européens de protection des frontières.

Sur la crise syrienne, bien que reprenant l’antienne des massacres de Bachar El Assad contre son propre peuple, il a « osé » considérer que les dirigeants syriens et le parti au pouvoir devaient être pris en compte lors de la reconstruction politique de la Syrie après le retour à la paix et qu’une coalition internationale avec toutes les parties prenantes, bref une nouvelle alliance, devait être constituée pour stopper et vaincre l’Etat islamique.

Poutine ne dit pas autre chose et ce qui ressort de cette visite, c’est une approche réaliste de la situation internationale avec ses priorités.

Si le péril apparaît de plus en plus imminent et grave à la lumière des événements aux marches de la Russie et de l’Europe, il appartient aux dirigeants en place de prendre leurs responsabilités.

Poutine l’a fait.

Sarkozy l’a fait, en qualité d’ex-président de la France.

Ce faisant, il a montré à la Russie que notre pays qui l’ a tant déçue ces derniers temps, compte des Français qui ne le laisseront pas renoncer à sa grandeur.

Ce faisant, il s’est mis au service de la nation et, cela, les Français comme les Russes comprennent sans traduction cette attitude.

Pierre le Normand

http://ombre43.over-blog.com

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A
enfin un article qui "ose" parler des fautes d'un ex-président en faisant de nouveau rentrer la FRANCE DANS L'OTAN et en s'attaquant à la Libye alors que personne, ni dans la classe politique ni dans les médias n'en parle.Maintenant que Sarkozy semble redevenir réaliste, cela devait être dit.
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L
Pas très objectif ce M le Normand,assez pro Sarkozy!!! Retourner sa veste, Dutronc l'avait bien chanté, les opportunistes sales sont malheureusement trop nombreux.
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