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TROP TARD

Publié le par Felli Bernard

TROP TARD

TROP TARD

Il y a quelque temps, de retour de Russie, je m’interrogeais sur l’effet des sanctions occidentales et la crise dans laquelle ce pays était soi-disant plongé.

Loin d’affirmer que tout y était au mieux dans le meilleur des mondes possible, je relatais simplement les progrès considérables accomplis très rapidement ainsi que l’activité débordante de ses dirigeants, tant sur la scène intérieure qu’internationale.

Et pourtant, l’Occident continue de se vanter d’avoir réussi à faire mettre un genou à terre à Poutine.

Le ridicule ne tue plus depuis belle lurette et surtout depuis que la désinformation et la censure systématiques ont pris des formes tellement subtiles que tout le monde n’y voit que du bleu.

Il aura fallu entendre parler de l’intervention des forces spatiales et aériennes russes en Syrie pour que la classe politique sursaute, puis se rassure en s’adonnant à la voyance des boules de cristal qui montrent que ces opérations militaires sont vouées à l’échec.

Moscou ne triomphe pas. La Russie fait de la realpolitique et affirme haut et fort que la victoire sur le terrorisme ne sera pas acquise en solo.

Pour l’instant les anti -russes déterminés à mettre à terre leur seul « vrai adversaire » font la sourde oreille et, en ordre dispersé, continuent à refuser toute alliance avec la Russie de Poutine.

Jusqu’à quand ?

Jusqu’à l’invasion de la vieille Europe ? Elle est en cours

Jusqu’à une offensive militaire hors du Moyen-Orient pouvant toucher les pays occidentaux ?

Elle a commencé via les pays sensibles du continent africain.

Jusqu’à l’implosion des démocraties occidentales ? Il semblerait que cette hypothèse n’a rien d’une discussion de salon.

Les Russes nous disent que la maison brûle. Pour que ce ne soit pas le cas de la leur, ils agissent infligeant le plus fort démenti aux spéculations des beaux parleurs et de leurs médias qui se voilent encore la face pour ne pas reconnaître que le grand retour de la Russie est non seulement une réalité, mais que ce pays est en passe de redevenir la grande puissance qu’il fut du temps de l’URSS.

Les coups portés via les révolutions de couleur ont fait leur temps : la plupart des grandes anciennes républiques soviétiques qui composent la Communauté des Etats Indépendants (CEI) ne jouent plus : l’heure est à la solidarité, à la création de nouvelles alliances, à la conjonction des efforts de leurs différentes armées et services spéciaux.

Ceux qui voulaient pousser Poutine à perdre’ ses moyens, à sortir de ses gonds pour couper les ponts et menacer en sont pour leurs frais : il ne se passe pas une journée sans que les responsables russes en appellent à leurs « collègues » et « partenaires » occidentaux pour créer une grande alliance efficace destinée à écraser l’Etat islamique qui n’aura bientôt plus rien à envier au troisième Reich.

Les effets de ces appels posés et censés semblent avoir plus de’portée parmi les alliés « traditionnels » que compte encore les Etats-Unis et certains pays de l’OTAN parmi les Etats arabes.

Voilà que l’Irak, Israël, l’Iran semblent tourner casaque tandis que l’Afghanistan en proie à l’ouverture d’un deuxième front islamique aux frontières de la CEI vient de demander l’aide de la Russie comme le fit la Syrie il y a quelques semaines.

La Russie est désormais confrontée à un dilemme qui ne l’amuse pas du tout : en devenant le seul rempart contre un nouveau totalitarisme de type fasciste, elle devra s’imposer des sacrifices dont le peuple russe ne saurait être la victime comme il le fut tant de fois au cours de son histoire.

C’est du moins ce que vient de déclarer le président Poutine qui affirme qu’un seul pays ne peut venir à bout du terrorisme, même si les bouchées doubles sont mises aussi bien au plan intérieur – y compris dans les autres Etats de la CEI- qu’extérieur avec une cadence sans précédent des frappes en Syrie.

Devant l’éventuelle « défaut » de ses partenaires occidentaux, la Russie n’aura plus que le choix de demander l’intervention de son allié chinois, faute de pouvoir signer un pacte avec les terroristes.

Par contre, il n’est nullement exclu que même au prix de concession considérables, la Russie ne réussisse à signer des accords avec les mouvements islamiques non extrêmistes, parvenant ainsi à rétablir la souveraineté aussi bien de la Syrie que de l’Afghanistan où l’influence russe fut toujours très forte. De même pour la Palestine et le Liban, l’Iran d’aujourd’hui et l’Irak d’hier. Sans parler de l’Etat juif.

Si Poutine est conduit à jouer ces cartes comme Staline fut contraint de traiter avec Hitler face à la désertion occidentale livrant la Tchécoslovaquie puis la Pologne au Reich, il pourrait bien, disposant d’un potentiel militaire sans précédent dont ne disposait pas l’Union Soviétique à la fin des années 30 et au début des années 40, s’imposer comme le seul rempart contre une force qui finira par tomber, s’imposant de facto comme le sauveur de la civilisation judéo-chrétienne et des valeur humanistes

PIERRE LE NORMAND

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