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La Russie est le rempart de la culture judéo-chrétienne

Publié le par Felli Bernard

V.POUTINE
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février 25, 2016 by philippehua

La Russie est le rempart de la culture judéo-chrétienne

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Michel Garroté

Politologue, blogueur

Article publié le 25.02.2016


L’Europe, du moins sa partie ouest, semble avoir perdu sa colonne vertébrale.

Ce n’est pas le cas de la Russie. Ce n’est pas le cas de la droite américaine avec Donald Trump. Ce n’est pas le cas d’Israël avec Binyamin Netanyahu. Ce n’est pas le cas de l’Europe centrale et orientale. Ce n’est pas le cas de certains pays de l’Europe nordique. Mais c’est bel et bien le cas de la partie ouest de l’Europe, notamment la France.

Même le Front national, avec son anti-libéralisme obsessionnel, n’apporte pas de vraies solutions, en particulier au plan économique. Les athées souverainistes, eux non plus, n’apportent pas de vraies solutions, car ils se focalisent principalement sur l’islam conquérant, ce qui est à la fois très bien et très insuffisant.

Les catholiques français sont ultra-minoritaires, très divisés et complètement déboussolés. La France, celle de la Cinquième République, a décidé de tourner le dos à la culture européenne, culture autant judéo-chrétienne que gréco-romaine.

Ce n’est pas le cas de l’Espagne et de l’Italie. Mais c’est sans conteste le cas de la France. L’ensemble des médias français, jadis quatrième pouvoir, cet ensemble est devenu le premier pouvoir et il compte le rester à n’importe quel prix. Les politiciens français sont soumis à ce premier pouvoir, celui des médias, et ils ne pensent qu’à une seule chose : lui plaire. C’est dans ce contexte que la Russie est, peut-être, devenue à la fois la représentante et le rempart de la culture judéo-chrétienne.

Le philosophe catholique Elton Chitolina a récemment écrit à propos de la Russie et à propos de Poutine (extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page) : En décembre 2013, le journal britannique The Telegraph observait que le président russe Vladimir Poutine avait « lancé la Russie en position d’arbitre moral du monde » lors de son discours annuel sur l’état de la nation, à la tonalité résolument conservatrice :

« Poutine a défendu les valeurs de plus en plus conservatrices de son gouvernement et déploré la “révision des normes morales et éthiques” en Occident et dans d’autres parties du monde.

“Cette destruction des grandes valeurs traditionnelles, avait-il déclaré, n’entraîne pas seulement des conséquences négatives pour la société ; elle est aussi intrinsèquement anti-démocratique et va à l’encontre de la volonté de la majorité populaire” ; ajoutant que la société ne peut tirer aucun avantage quand on met sur le même plan “le bien et le mal”. Et le président russe de conclure : ‘Les valeurs traditionnelles sont un rempart contre cette tolérance – asexuée et stérile’ ».

Elton Chitolina : En février de la même année, Poutine avait appelé à une influence accrue de l’Église orthodoxe dans le pays ; il avait conduit la Russie à résister à la progression de l’agenda « gay », en interdisant la « publicité des relations sexuelles non traditionnelles » pour mineurs. Toujours en 2013, en novembre, il avait rendu visite au pape François au Vatican et, aux côtés du Souverain Pontife, avait embrassé une icône de la Vierge.

À l’époque, cette rencontre avait été ainsi commentée sur les réseaux sociaux : « Si, en 1959, vous aviez dit à un catholique ou à toute autre personne que le président russe embrasserait une image de la Vierge Marie aux côtés du Pape, tandis que le président américain soutiendrait l’avortement, ignorerait l’ambassade du Vatican, lancerait des avions sans pilotes comme armes de guerre, envahirait la vie privée des personnes et espionnerait les dirigeants étrangers, ce catholique ou toute autre personne aurait trouvé que vous avez fumé quelque chose de très, très fort ».

Elton Chitolina : Mais tous n’accueillent pas sans méfiance ce « nouveau leadership moral » de Vladimir Poutine : « Poutine va faire ou dire n’importe quoi pour promouvoir la Russie et son propre pouvoir.

La Russie n’est pas la boussole morale de mon pays, sans parler de celle du monde », tempère Anthony Esolen, professeur de littérature au Providence College, États-Unis. Même en prenant du recul, tout le monde ne condamne pas ce « nouveau leadership moral » de Poutine : « Il faut se méfier de l’utilisation que fait Poutine de l’Église russe pour soutenir son régime, qui est très imparfait, basé sur le capitalisme de copinage et sur des tactiques autoritaires.

Néanmoins, même ainsi, les politiques de Poutine sont bien plus alignées sur la loi naturelle que les politiques du gouvernement Obama », souligne pour sa part l’écrivain américain, John Zmirak. Et John Bergsma, professeur de Théologie, Université franciscaine de Steubenville aux États-Unis, de résumer :

« Côté positif : la Russie s’est faite l’alliée des ONG pro-famille à l’ONU, elle est l’un des rares pays développés agissant contre la “gauche sexuelle”, qui consacre l’homosexualité comme un droit de l’homme.

D’un autre côté, le gouvernement russe souffre de la corruption à des niveaux élevés, ne protège pas toujours les droits de l’homme et la structure familiale russe n’a pas encore été rétablie après des décennies de matérialisme athée forcé. L’accès à l’avortement est facile, les taux d’avortement et de divorce sont encore très supérieurs à ceux des États-Unis, les unions matrimoniales ne sont pas généralisées et sont de courte durée. Par une ironie du sort, Poutine a divorcé au début de cette année. En même temps, le parti du gouvernement russe perçoit la nécessité d’un retour à des lois pro-famille traditionnelle ; il reste à la nation un long chemin à parcourir avant de devenir une société idéale ».

Elton Chitolina : Toutes ces considérations sont à prendre en compte pour cerner dans le contexte actuel le façon dont se déploie le « leadership moral russe » dans le monde. Aujourd’hui, il existe donc trois moyens principaux par lesquels la Russie impose ce leadership moral, ou du moins une « influence politico-militaire mêlée à des éléments de morale » : la division de l’Ukraine, où persistent les conflits et où la Russie affirme qu’elle se borne à soutenir le droit des Ukrainiens de l’Est à s’unir politiquement à la Russie dont ils se considèrent les enfants par la culture ; la Syrie, où les Russes combattent l’État islamique en se positionnant en faveur du régime de Bachar al-Assad, qu’ils considèrent légitime et qui serait, selon eux, victime des intérêts des États-Unis et de ses alliés préoccupés non pas de la légalité, mais de pétrole ; et l’expansion de l’Église orthodoxe, dont la direction est accusée, depuis des décennies, d’asservissement au régime soviétique et, après la chute du communisme, aux intérêts politiques du Kremlin. Telles sont les diverses faces des multiples monnaies – russes et non russes – dont il faut tenir compte dans la « comptabilité » complexe du contexte moral actuel de l’humanité, avec toutes les conséquences qu’on peut en attendre : sociales, politiques, économiques et religieuses, conclut Elton Chitolina (fin des extraits adaptés ; voir liens vers sources en bas de page).

Michel Garroté, 25.2.2016

http://fr.aleteia.org/2016/02/24/la-russie-rempart-de-la-morale-dans-le-monde/

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/russia/10513330/Vladimir-Putin-claims-Russia-is-moral-compass-of-the-world.html.

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