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Assad accepte la trêve si elle garantit que les terroristes n’en profitent pas pour se renforcer

Publié le par Felli Bernard

Bachar al Assad
Bachar al Assad

Assad accepte la trêve si elle garantit que les terroristes n’en profitent pas pour se renforcer

21 févr. 2016, 13:40

© Alexei DruzhininSource: Reuters

Damas est prêt pour un cessez-le-feu mais ne tolérera pas que les terroristes s’en servent pour se consolider ou recevoir des soutiens de l’étranger, tandis que les diplomates russes et américains discutent de la mise en place de cette trêve.

«Nous avons annoncé être prêts à cesser les opérations militaires», a indiqué le dirigeant syrien, notant que la cessation nationale des hostilités est soumise «à des facteurs plus importants».

Premièrement, pour que la trêve tienne, il est nécessaire d’empêcher les groupes terroristes «d’en profiter pour renforcer leurs positions», a souligné Assad dans une interview publiée samedi sur le site internet du quotidien espagnol El Pais.

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Deuxièmement, tout cessez-le-feu doit assurer que «les autres pays, notamment la Turquie, ne peuvent pas envoyer plus de terroristes et d’armes ou toute autre sorte de soutien logistique».

«Plus de 80 pays ont soutenu les terroristes de différentes façons. Certains directement, avec de l'argent, un soutien logistique, des armes ou des combattants», a souligné le président syrien. «D'autres leur offrent un appui politique dans les différentes forums internationaux.»

Au moment où le cessez-le-feu est mis en œuvre, le combat continuera contre Daesh et le Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, ainsi que contre les islamistes radicaux Ahrar al-Sham et Jaïch al-Islam, a-t-il mentionné, insistant de nouveau sur le fait que les frontières doivent être fermées pour que la trêve fonctionne.

«Fermer les routes entre la Turquie et les groupes terroristes», voici ce que l’armée syrienne et les forces kurdes faisaient ces dernières semaines autour d’Alep, a-t-il ajouté. «C’est pour cette raison que la Turquie a bombardé les Kurdes.»

Bachar el-Assad a exprimé son envie de sauver son pays, mais pas nécessairement en tant que président. «Dans dix ans, je veux avoir été celui qui a été capable de sauver la Syrie, mais cela ne signifie pas que je serai encore président […] Si le peuple syrien désire que je sois au pouvoir, j'y serai, et s'il ne le veut pas je n'y serai pas», a-t-il conclu.

Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry ont discuté samedi et dimanche par téléphone de «coopération pratique» sur la Syrie entre Moscou et Washington.

Les deux chefs de la diplomatie ont évoqué les opérations d’aide humanitaire et ont échangé leurs points de vue concernant le cessez-le-feu en Syrie. Ils ont souligné la nécessité d’établir une coopération étroite entre l’armée russe et américaine afin de parvenir aux objectifs établis par le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) à Munich le 12 février dernier, a-t-on signalé dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères russe.

© Michael DalderSource: Reuters

Sergueï Lavrov et John Kerry

Le progrès des négociations inter-syriennes ayant lieu à Genève, a aussi fait partie des sujet abordés au cours de l’entretien. Lavrov et Kerry ont prêté attention à la question du développement des modalités en vue de parvenir à un cessez-le-feu.

«Les deux responsables […] ont poursuivi la coordination des modalités et des conditions de cessation des combats en Syrie, à l’exception des opérations visant les organisations reconnues terroristes par le Conseil de sécurité de l’ONU», lit-on dans un communiqué diffusé dimanche.

John Kerry a de son côté prévenu que l’entretien entre les présidents de deux pays était au menu. «Obama et Poutine s’entretiendront dans les jours qui viennent afin d’atteindre un accord», a déclaré le chef de la diplomatie américaine, cité par Reuters.

Il est à noter qu’un groupe de factions d’opposition syrienne, connu sous le nom de Délégation du haut-comité des négociations (HCN), soutenu par la Turquie et l’Arabie saoudite, a défini ses propres conditions pour un «possible» cessez-le-feu temporaire, demandant à ne pas cibler le Front al-Nosra, groupe terroriste affilié à Al-Qaïda.

Différentes factions de l’opposition syrienne «se sont accordées sur la possibilité d’aboutir à une trêve temporaire via la méditation internationale», a souligné samedi un communiqué du HCN, ajoutant que les alliés de Damas, y compris la Russie, doivent interrompre leurs opérations.

Une source proche des négociations de paix a plus tôt indiqué à Reuters qu’une des conditions était que le Front al-Nosra ne soit pas ciblé par le gouvernement et ses alliés. «Ils doivent faire face à cette situation sans brusquerie, ou bien ils seront responsables d’une guerre civile à Idleb [province syrienne]», a conclu la source.

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